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    Titre original : Snow White and the Seven Dwarfs
    Production : Walt Disney Productions
    Date de sorti : États-Unis le 21 décembre 1937,  France le 6 mai 1938
    Durée : 83 minutes
    Réalisateur : David Hand
    Budget : 1,48 million USD
    Musiques : Leigh Harline, Paul J. Smith
    Chansons : Larry Morey (paroles), Frank Churchill (musique)
    Conte d'origine : Schneewittchen un receuil homonyme des frères Grimm.

     

    Blanche Neige est une princesse d'une très grande beauté, ce qui rend jalouse sa belle-mère. Celle-ci demande quotidiennement à son miroir magique de lui dire qu'elle est la plus belle ; mais un jour, le miroir affirme que la plus belle femme du royaume est Blanche Neige. La reine décide alors de la tuer mais le garde chargé de cette tâche ne trouve pas le courage et abandonne Blanche Neige dans la forêt. Perdue, à bout de force, elle échoue dans une maison où habitent sept nains.

     

     

     

     

     

     

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    Le projet initial est connu sous le nom de « Feature Symphony », un long métrage basé sur un concept étendu des Silly Symphonies dans lesquelles la musique joue un rôle important.

    Personne ne sait exactement quand l'idée de ce projet s'est associée à l'histoire de Blanche-Neige mais à l'été 1934, le projet se concrétise. Bob Thomas raconte l'anecdote suivante :

    « Un soir, les chefs animateurs reviennent au studio après un repas pris dans un café de l'autre côté d'Hyperion Avenue. Walt les attend dans un état d'excitation inhabituel et leur demande de le rejoindre dans le studio d'enregistrement. À la lumière d'une faible lampe, il raconte l'histoire de Blanche-Neige, mimant chaque scène, chaque personnage (les nains un par un) durant deux heures, et à la fin leur déclare : “ce sera notre premier long métrage !”. »

    (Souvenir plus détaillés de Ken Anderson) Walt aurait à son retour dévoilé son projet en décrivant chaque scène, jouant lui-même les personnages et fredonnant des chansons, de huit heures à minuit, ce soir là, Walt Disney évalue également à 250 000 USD le budget nécessaire pour faire le film.

    Blanche-Neige et les Sept Nains est aujourd'hui considéré comme l'un des plus importants films de l'histoire du cinéma. En réaction à son succès, d'autres studios se lancent dans la production des longs métrages d'animation

    Blanche-Neige et les Sept Nains est présent dans différents classements établis par l'American Film Institute : il est aujourd'hui classé 34ème dans le « top 100 des plus grands films américains » La Reine figure à la 10ème place du « top 50 » des plus grands méchants du cinéma. Le film est classé premier dans le « top 10 des meilleurs films d'animation ».

     

    Blanche-Neige, est une adaptation d'un receuil homonyme des frères Grimm paru en 1812, de leurs côté ils ce sont inspiré d'un mythe germanique. la première traduction anglaise publiée en 1823 sort sous le titre de Snow-Drop.

    Pour la première adaptation cinématographique, c'est en film muet qu'il sort aux Etats-Unis en 1903. Suivis d'une production Française pour 'Le petit flocon de neige' sortie en 1910 d'une durée de 15 minutes, ainsi qu'une version d'Educational Films d'une durée de 40 minutes avec des enfants dans le rôle des nains.

    C'est ce film qui introduit l'idée que Blanche-Neige est réveillée par un baiser du prince et non, comme dans la version des Grimm, lorsque le prince en soulevant le corps sans vie débloque le morceau de pomme empoisonné coincé entre les lèvres.

     

    Avant la fin de cet été, le projet d'un film de 90 minutes est divulgué. La presse pense que Disney est devenu fou et commence à employer la dénomination de « folie Disney » pour qualifier le futur film. D'après certains « grands manitous » de Hollywood, aucun spectateur ne tiendra aussi longtemps devant un dessin animé « sans devenir aveugle » et tout le public sera lassé par les supposés gags qui jalonneront tout le film et quittera la salle avant la fin.

    Hal Thorne, responsable d'exploitation pour United Artists, distributeur du studio Disney, demande à Walt de « laisser dire toutes les choses possibles à propos du film tant que l'on parle du film ».

    Une fois le film sorti, la presse change d'opinion.

    Jacques Faneuse exprime son admiration devant "le poète de la couleur et des sons" Walt Disney.

    Le journal Le Figaro consacre un article sur le dessin animé Blanche Neige avec beaucoup d'enthousiaste devant les perspectives qu'offre ce long métrage animé ;

    Même Hitler y laisse une place dans l'écrit de son journal en 1940 « Nous visionnons Blanche-Neige, un film américain de Walt Disney, une création artistique extraordinaire, un conte pour adultes pensé dans ses moindres détails et réalisé avec un authentique amour des hommes pour la nature. Un plaisir artistique infini ». Celui-ci s'approprie des projections personnelles dans un cinéma privé étant donné que le film n'est pas projeté en territoire allemand durant la guerre. Celui-ci l’aurait visionner à plusieurs reprise jusqu'aux derniers jours de son existence.

     

    De nombreux nains et sorcières apparaissent dans les courts métrages du studio durant cette période, ils permettent d'élever la qualité des studios et de donner au long métrage la qualité voulue. On les nomme les courts métrages des Silly Symphonies.

    _-The Goddess of Spring (1934)_________     _Broken Toys (1935)_____________Le Vieux Moulin (1937)

      avec Perséphone pour l'apparence      avec la poupée aveugle pour la délicatesse  pour les effets de profondeur      du personnage de Blanche-Neige.              des mouvements féminins de B.N.            grâce à la caméra multiplane.

    Une note interne permet de définir que la première ébauche du scénario de Blanche-Neige est prête le 9 août 1934. L'histoire du conte de Blanche-Neige offre de nombreux éléments pour raconter une histoire plus longue : « une romance avec une héroïne attirante et un héros, la menace d'un horrible méchant ; la comédie et la bonté des nains, une fin heureuse, une histoire éternelle du folklore familière du public mondial ».

    Un autre script daté de septembre 1934 ajoute des éléments spécifiques à la version Disney dont :

    - La reine ne se déguise plus en vendeuse mais se transforme en sorcière, une seule tentative de meurtre par le chasseur et un empoisonnement avec la pomme.

    - La léthargie stoppée par le baiser du prince et non par le rejet du morceau de pomme.

    Le conte de Blanche-Neige possède une trame scénaristique assez simple et les équipes du studio Disney ont dû « étirer le scénario » pour en faire un long métrage, et « équilibrer les motivations des personnages principaux avec les éléments comiques ajoutés, ici par l'intermédiaire des nains ».

    Walt Disney s'est aperçu à peu près à la même époque que :

    dans les courts métrages, Mickey Mouse devenait de moins en moins le centre de l'action au profit des personnages secondaires tels que Dingo, Pluto ou Donald Duck. Pour rappel, ces derniers n'ont à l'époque pas encore leur propre série. « les héros et héroïnes de contes ont l'aspect le moins intéressant de l'histoire ».

     C'est pour ces deux raisons que les personnages secondaires, ici comiques, deviennent essentiels (les nains).

     

    Parmi les nombreuses idées associées au développement des personnages, beaucoup ont été longuement travaillées mais pas nécessairement conservées dans le film final

    » L'apparition de la mère de Blanche-Neige dont la présence est visible en bande dessinée.

    » Le prince devait également avoir un rôle plus important

    » La mort en couches de la mère de Blanche-Neige

    » Blanche-Neige enfant singeant avec un petit miroir sa belle-mère demandant au miroir magique « qui est la plus belle ? »

    » Le chasseur parlant à Blanche-Neige mais ramassant des fleurs au lieu de tenter de la tuer

    » Une seule tentative de meurtre par le chasseur et un empoisonnement avec la pomme, il supprime celle avec un peigne empoisonné et celle avec un corsage

    » Le chasseur emmené à la torture par des nubiens

    » La reine ne se déguise plus en vendeuse mais se transforme en sorcière

    » Blanche-Neige aidée par les oiseaux recousant les pantalons des nains

    » Les hurlements des bêtes contre la sorcière durant la poursuite

    » Simplet chutant dans une rivière et autres gags liés aux nains

    » Dans la version originale, c'est le cœur d'un porc (« pig ») que le chasseur met dans le coffret pour tromper la Reine et lui faire croire qu'il a tué Blanche-Neige… il s'agit du cœur d'une biche dans la version française.

    » Blanche-Neige et le Prince s'embrassent brièvement dans la scène du puits, après que le Prince a escaladé le mur d'enceinte. Blanche-Neige se réfugie dans le château. Le Prince lui fait une sérénade à la mandoline mais trébuche dans la fontaine. Tous cela sous le regard de la Reine qui, folle de jalousie, fait arrêter et enfermer le Prince dans le donjon. Elle essaye de le forcer à l'épouser, manipule des squelettes, nommant l'un d'eux Prince Oswald et part ensuite en riant aux éclats. Elle revient plus tard en sorcière et tente de le noyer avant de partir rejoindre Blanche-Neige. Les oiseaux le libèrent de sa cellule, il se bat contre les gardes, avec entre autres une scène où il s'accroche au chandelier, et part sur son destrier sauver Blanche-Neige.

     

    Le nom des nains a souvent été un problème pour l'adaptation du conte, car ils ne sont pas définis et presque réduits à des présences fantomatiques.

    L'illustrateur anglais John Hassal avait, en 1921 dans un ouvrage, inscrit les noms des nains sur leurs culottes et les avait appelés par des objets de leur vie quotidienne : Stool (chaise), Plate (assiette), Bread (pain), Spoon (cuillère), Fork (fourchette), Knife (couteau) et Wine (vin). Les équipes de Disney choisissent alors des noms, principalement liés à des humeurs, des états d'esprits

    Pour aider les animateurs à créer les personnages ou simplement pour choisir les acteurs qui allaient les interpréter, le travail des équipes Disney n'a pas été simple. Les acteurs choisis pour interpréter les personnages sont pour la plupart des personnalités de la radio, du théâtre ou du cinéma

    Toutefois, la représentation de la Reine-sorcière semble, pour Girveau, « être l'un des personnages antipathiques les plus réussis et les plus populaires ». Parmi les personnages féminins de Disney (la majorité créée ensuite), la Reine-sorcière est la seule mêlant la femme fatale, la sorcière comme Maléfique dans La Belle au bois dormant. La reine est ostensiblement une femme mais elle cache tous ses attributs corporels et ne doit sa féminité qu'à des éléments du visage très particulier comme son nez fin ou ses pommettes creusées ainsi qu'à son maquillage, permettant selon l'auteur l'assimilation à un « personnage au sexe indéfini »

     

    Malgré toute cette attention, des erreurs et des incohérences sont apparues. David Koenig se donne l'obligation de les détailler:

    » Le personnage de « Blanche-Neige est aussi inoxydable que son nom » car malgré sa fuite dans les bois, sa chute par terre, celle dans l'eau, les frottements d'habits contre les arbres, le tout en chaussures à talons, elle arrive au chalet des nains les vêtements immaculés et secs.

    » Les nains vivent seuls et perdus dans la forêt, mais leur chalet est bien loin de la mine dans laquelle ils travaillent. De plus leur activité de chercheurs de diamants et autres pierres précieuses devrait les obliger à commercer, à s'enrichir ou autre. Koenig se demande même si « ils comptent un jour investir dans une femme de ménage ».

    » La Reine souhaite être une vieille femme innocente mais se transforme en sorcière effrayante.

    » Les nains n'inhument pas Blanche-Neige, ce qui semble une bonne intention, mais les morts malheureusement se décomposent. Bien qu'elle ne soit pas morte mais ce n'est pas la Belle au bois dormant.

    » Les personnages de Blanche-Neige et du Prince gardent tout au long du film la bouche au moins entrouverte.

    » Dans la mine, les nains creusent la pierre nue alors que les pierres affleurent de partout

    » Sur le chemin du retour de la mine, Simplet débute sans lanterne, mais à partir d'un moment il en porte une.

    » Malgré la suppression de la scène du peigne empoisonné, un peigne apparaît à la fin dans le livre lorsqu'il se referme.

     

    Le développement du scénario, des personnages et des technologies a pris plus de trois ans ; l'animation proprement dite, la photographie et le montage ont eux été réalisés en dix à douze mois. Pierre Lambert indique que les premières scènes ont vu le jour début 1936. Afin de réaliser cet exploit, le studio Disney est littéralement entré en ébullition.

    La production nécessite alors plus de 750 artistes dont des sous-traitants, anciens animateurs de Disney. L'effectif des employés du studio s'est accru de plus de mille personnes.

    Durant les six derniers mois de production, les animateurs travaillent le week-end et dorment parfois au pied de leurs planches à dessin.

    Le film a finalement nécessité quatre années de préparation, trois de production et 800 kilomètres de papier pour plus de 2 millions de croquis et dessins.

    Pour annoncer la ressortie en salle en avril 1944 du film, Walt Kelly dessina une histoire de 3 pages dans le journal Walt Disney's Comics and Stories no 43, histoire dans laquelle intervenait Donald Duck. Par la suite, Blanche-Neige apparaît dans des comic-books américains de Jack Bradbury, Paul Murry, Tony Strobl ou encore Pete Alvarado 

    Les premières publications en France d'histoires de Blanche-Neige sont dans le Journal de Mickey de 1938 puis les Belles Histoires de 1949


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